mardi 21 octobre 2008

Mariage à la brésilienne

Vendredi soir, à l’issue du soutien scolaire, Edilene, qui travaille à la paroisse, me demande si on vient au mariage ce soir. Ignorant l’événement, je lui dis qu’on viendra peut-être, ce qui nous permettra d’aller à la messe. La messe à la chapelle étant à 18h, c’était un peu tôt par rapport à l’heure de sortie du soutien scolaire, donc pourquoi pas un mariage à 19h à l’église.
De retour à la maison, le temps de baigner les filles, je propose à Suzanne de venir avec moi au mariage, Mathilde restant avec Angèle à la maison. Donc on y va, on arrive à l’heure et les gens sont encore devant l’église. Martin, notre séminariste allemand, passe et m’avertit : il y a une tradition au Brésil, c’est que la mariée se fasse attendre… souvent une demi-heure, parfois une heure ! Suzanne étant de bonne humeur et ayant besoin de se défouler après une journée à la maison, elle court partout sur le parvis, s’amuse avec les enfants qui sont là : la mariée peut bien être un peu en retard, tout va bien !

N’empêche qu’au bout d’un certain temps, elle commence à être vraiment en retard cette mariée ! Je n’ai pas l’heure sur moi, puisqu’à cette heure-ci il n’est pas recommandé d’avoir une montre ou un portable sur soi. Je discute donc avec Ana Maria qui est arrivée la veille et qui était curieuse de voir un mariage brésilien. Heureusement qu’elle était là, parce que le temps passait plus vite avec elle. Je remarque les tenues des gens : les dames sont en belle robe, scintillantes, et talons. Les messieurs en costard ou pantalon et chemise, mais tous ont des chaussures fermées, rarement des baskets. J’ai l’air un peu à côté de la plaque en sandales, mais c’est tout ce que j’ai ! Heureusement je suis en chemise blanche et pantalon noir ! Il faut reconnaître que c’est un sacré investissement pour toute la famille que de s’habiller ainsi. Le padre me disait qu’une des raisons pour lesquelles les gens ne se mariaient pas à l’église ou ne baptisaient pas leurs enfants, c’est parce qu’ils pensaient que cela coûtait très cher en flonflon…

Enfin, à 20h, donc une heure en retard, la mariée se pointe ! Elle est très belle, c’est vrai, mais quand même, une heure ! J’ai pensé que c’était une petite revanche pour les invités de notre mariage qui ont dû attendre Mathilde… Tout le monde rentre dans l’église, sauf le cortège.

Deuxième tradition pour le mariage, après le retard, le cortège. Les portes de l’église sont fermées avec tous les invités à l’intérieur. Puis la musique commence, on ouvre les portes, et entrent les témoins, en procession. Ils s’installent, la musique se termine et on a refermé les portes derrière eux. Une autre chanson commence, les portes s’ouvrent sur le marié et sa maman, puis se referment. Ils avancent doucement, puis la chanson se termine. A nouveau, les portes closes s’ouvrent, au son d’une troisième musique, pour laisser entrer la mariée et son papa. C’était l’Ave Maria de Gounod, joué presque en samba au piano, j’ai regretté de ne pas avoir de quoi l’enregistrer !

Le reste de la cérémonie est finalement comme un mariage chez nous. La signature des registres a eu lieu à la fin, après la bénédiction. J’en ai profité pour envoyer Suzanne donner une médaille de la rue du Bac à la mariée, puis nous sommes rentrés. La prochaine fois, j’arriverai en retard !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Heureusement que c'est une coutûme parce que, pour le marié, ça doit être quand même un peu angoissant de ne pas voir la mariée arriver...
En tous les cas Seb, je peux te dire que je me régale à lire tous tes articles. J'espère que tu garderas toujours un peu de temps pour alimenter votre blog.

Anonyme a dit…

Parce que tu as déjà vu une femme arriver à l'heure???????