mercredi 29 octobre 2008

C'est Noël !!!

Mais non, c'est pas Noël, mais on a reçu plein de cadeaux hier, alors c'est tout comme !
Les Chézelles sont bien arrivés, tout contents d'être ici.
Et donc nous avons bien réceptionné les différents colis : MERCI BEAUCOUP !

Je fais vite parce qu'on a beaucoup de boulot en ce moment, Martin est malade et on fait une grosse réorganisation avec les enfants, alors c'est moi qui coordonne... Aïe le portugais !

A très vite et merci encore !

mardi 21 octobre 2008

Quelques photos en vrac



Le bébé de sa maman


Complicité mère fille "quand j'étais petite, j'avais des seins comme maman, mais maintenant, Clémence elle est plus grande"

Porte bébé improvisé

La famille au complet



La première, mais pas la dernière !

Dimanche, c’était ma première messe brésilienne : entendez, ma première animation de messe brésilienne ! Au bout de 3 semaines, c’était un peu rapide, mais voilà, Alex, l’habituel claviste, était absent et Edilene, de la pastorale familiale, m’a demandé si je pouvais le remplacer…

Donc mercredi dernier, à la chorale, à l’issue de la répétition, ils m’ont passé en revu tous les chants de la messe, Alex au piano et Edilene chantant. Et j’ai enregistré un couplet et un refrain de chaque avec mon téléphone portable.
Dimanche après-midi, pendant la sieste des filles, j’ai tout réécouté, en prenant les grilles d’accord en note, aidé des notes prises mercredi. Parce que je vous rappelle qu’ils font sans partitions, eux !
Et le dimanche soir, après une bonne répétition, me voilà parti pour jouer à la messe et accompagner Edilene et ses 2 compères ! Tout s’est bien passé, ouf ! Les chants étaient finalement assez simples, et j’avais bien travaillé avec mon téléphone et mes feuilles de papier. Technique à retenir pour palier le manque de trace écrite.

Je crois que je vais me rentrer tout ça sur ordi pour pouvoir les ressortir à l’occasion. Et peut-être un jour faire les partitions pour les suivants !

Faire les courses

Quelques courses

Les courses ici se font tous les jours presque parce qu’il s’agit de ne jamais se balader avec trop dans les mains et qu’on fait tout à pied. Donc un jour c’est le pain, un jour des fruits, ou des légumes. On n’a pas encore acheté beaucoup de viande, mais ça viendra.

On trouve toutes sortes de fruits délicieux, ainsi que les jus (suco) qui sont fait avec : mangue (manga), papaye (mamãe), goyave (goiaba), pastèque (melancia), acerola (une sorte de grosse cerise un peu jaune), raisin blanc (uva verde), ananas (abacaxi)…
On n’a pas encore tout goûté et ça va sans doute se diversifier avec l’arrivée de l’été.

Coup de folie l’autre jour dans un supermarché. On a pris les deux derniers avocats qu’il restait (ce n’est pas encore la saison paraît-il donc c’était plus cher). Le poids combiné de ces deux merveilles : plus d’un kilo ! Imaginez des avocats gros comme des pamplemousses, et goûteux… hum ! Colette, je crois que vous allez aimer les avocats si vous venez ici !

La chorale

(J'ai une vidéo, mais pour l'instant c'est pas possible !)

Pierre-Michael, Nathanaël et moi avons intégré la chorale paroissiale qui répète le mercredi soir. Elle animera la messe de la Toussaint, le samedi 1° au soir à 19h30. L’événement suivant sera la messe de Noël, en partenariat avec le petit groupe de musique de la paroisse (batterie, basse, clavier). Le P Rafael dirige cet ensemble, qui compte une douzaine de femmes, et 4 blancs comme voix d’hommes (Martin, Pierre-Michaël, Nathanaël et moi). Pas pratique pour chanter à 4 voix, mais on espère recruter un peu d’hommes pour la messe de Noël.
C’est Alex, le séminariste brésilien, qui accompagne au clavier. Puisqu’il part fin novembre, le but est que je prenne sa place. Je joue donc avec lui et dois apprendre les chants. C’est là que je reconnais la formidable école qu’a été Alliances pour moi : on joue sans partitions ! Il faut donc faire à l’oreille, choper les rythmes, les enchaînements… Heureusement, ce qu’on a vu pour l’instant est assez simple, mais c’est un bon entraînement.

Alex est guitariste au départ, mais joue aussi au clavier. Il est très doué, donc j’essaie de suivre. Mes quelques années d’accompagnement me sont bien utiles !
C’est super de participer ainsi à la vie de la paroisse, d’apprendre des nouveaux chants, de retrouver les gens de la paroisse dans un autre contexte. Le rendez-vous est donc pris tous les mercredis ! Et même que les filles ont dit qu’elles se retrouveraient pour bavarder ensemble pendant ce temps-là !

Mariage à la brésilienne

Vendredi soir, à l’issue du soutien scolaire, Edilene, qui travaille à la paroisse, me demande si on vient au mariage ce soir. Ignorant l’événement, je lui dis qu’on viendra peut-être, ce qui nous permettra d’aller à la messe. La messe à la chapelle étant à 18h, c’était un peu tôt par rapport à l’heure de sortie du soutien scolaire, donc pourquoi pas un mariage à 19h à l’église.
De retour à la maison, le temps de baigner les filles, je propose à Suzanne de venir avec moi au mariage, Mathilde restant avec Angèle à la maison. Donc on y va, on arrive à l’heure et les gens sont encore devant l’église. Martin, notre séminariste allemand, passe et m’avertit : il y a une tradition au Brésil, c’est que la mariée se fasse attendre… souvent une demi-heure, parfois une heure ! Suzanne étant de bonne humeur et ayant besoin de se défouler après une journée à la maison, elle court partout sur le parvis, s’amuse avec les enfants qui sont là : la mariée peut bien être un peu en retard, tout va bien !

N’empêche qu’au bout d’un certain temps, elle commence à être vraiment en retard cette mariée ! Je n’ai pas l’heure sur moi, puisqu’à cette heure-ci il n’est pas recommandé d’avoir une montre ou un portable sur soi. Je discute donc avec Ana Maria qui est arrivée la veille et qui était curieuse de voir un mariage brésilien. Heureusement qu’elle était là, parce que le temps passait plus vite avec elle. Je remarque les tenues des gens : les dames sont en belle robe, scintillantes, et talons. Les messieurs en costard ou pantalon et chemise, mais tous ont des chaussures fermées, rarement des baskets. J’ai l’air un peu à côté de la plaque en sandales, mais c’est tout ce que j’ai ! Heureusement je suis en chemise blanche et pantalon noir ! Il faut reconnaître que c’est un sacré investissement pour toute la famille que de s’habiller ainsi. Le padre me disait qu’une des raisons pour lesquelles les gens ne se mariaient pas à l’église ou ne baptisaient pas leurs enfants, c’est parce qu’ils pensaient que cela coûtait très cher en flonflon…

Enfin, à 20h, donc une heure en retard, la mariée se pointe ! Elle est très belle, c’est vrai, mais quand même, une heure ! J’ai pensé que c’était une petite revanche pour les invités de notre mariage qui ont dû attendre Mathilde… Tout le monde rentre dans l’église, sauf le cortège.

Deuxième tradition pour le mariage, après le retard, le cortège. Les portes de l’église sont fermées avec tous les invités à l’intérieur. Puis la musique commence, on ouvre les portes, et entrent les témoins, en procession. Ils s’installent, la musique se termine et on a refermé les portes derrière eux. Une autre chanson commence, les portes s’ouvrent sur le marié et sa maman, puis se referment. Ils avancent doucement, puis la chanson se termine. A nouveau, les portes closes s’ouvrent, au son d’une troisième musique, pour laisser entrer la mariée et son papa. C’était l’Ave Maria de Gounod, joué presque en samba au piano, j’ai regretté de ne pas avoir de quoi l’enregistrer !

Le reste de la cérémonie est finalement comme un mariage chez nous. La signature des registres a eu lieu à la fin, après la bénédiction. J’en ai profité pour envoyer Suzanne donner une médaille de la rue du Bac à la mariée, puis nous sommes rentrés. La prochaine fois, j’arriverai en retard !

Tout le monde il est là !



Ces messieurs, auxquels il manque Nathanaël



Ces dames, mais MArtha (deuxième à droite) n'est pas Fidesco
Nous voici enfin tous sur le terrain avec l’arrivée jeudi 16 de la dernière volontaire, Ana Maria Febra de Sousa, une sœur consacrée de l’Emmanuel, en mission pour deux ans également. Elle est portugaise, professeur d’art plastique. Elle habite ici avec Martha, la sœur qui travaille avec nous au soutien scolaire. Martha est très heureuse d’avoir une sœur avec elle puisqu’elle était pour l’instant seule.
Sa mission est encore un peu floue : sur le papier, elle doit s’occuper de démarrer un centre de formation pour les mamans du quartier, en particulier celles dont nous avons les enfants au soutien scolaire. Mais les locaux n’existent pas encore, et bien sûr le matériel non plus. En attendant de pouvoir commencer, elle va donner un coup de main au soutien scolaire pour palier les défections parmi les volontaires, et aussi organiser un peu la vie de la Communauté de l’Emmanuel sur la paroisse. En effet, la Communauté existe mais personne n’a pris en main son organisation, donc elle vivote pour l’instant. Il s’agit donc de suivre les maisonnées (ou fraternités ici) existantes, de les remanier pour intégrer les volontaires Fidesco, ou éventuellement d’en créer. Et de trouver des idées pour faire connaître et développer la communauté.

Nous avons décidé de nous retrouver au moins une fois par mois, entre volontaires Fidesco de notre promo, pour partager et échanger sur nos missions respectives. Ca n’empêchera pas de le faire de manière plus informelle plus régulièrement, mais au moins on aura un temps en commun, pour prolonger ce que nous avions eu la joie de commencer cet été à Paray-le-Monial. Ce sera sans doute doublé de temps en temps de soirées jeux ou films !

Evangélisation







Le mois d’octobre est le mois de l’évangélisation sur la paroisse. Il s’agit de témoigner à la fois de l’Evangile, mais aussi de la foi en l’Eglise catholique universelle. Deux enjeux au moins à cela : faire connaître le Christ, et combattre les sectes qui se servent du Christ pour exploiter le sens religieux des habitants du quartier.

Il faut savoir qu’à moins de 100 mètres de chez nous, il y a au moins 3 « églises évangéliques » qui ont pignon sur rue et font leur racolage les soirs de prière. La plus organisée a, un peu plus loin, un immense hangar où sont alignées plusieurs centaines de chaises en plastiques devant un podium. Le principe est simple : Jésus vous sauve si vous partagez vos richesses. Plus vous avez à vous faire pardonner, plus vous devez donner. Et plus vous donnez, plus on vous « soutient » en vous formant pour vous montrer ce que vous avez à vous faire pardonner… Et la boucle est bouclée. La pub se fait aussi à partir de voitures sono qui passent dans le rues, de visites à domicile… Bref, elles sont très efficaces. D’autant plus que les Brésiliens sont naturellement religieux. Ils sont volontiers chrétiens, mais n’ont pas non plus renié les cultes ancestraux, donc le condomblé à Bahia, hérité des esclaves africains. Un peu comme à Madagascar, si on est malade, on va d’abord voir le prêtre condomblé, et, si ça ne marche pas, le docteur.

L’Eglise catholique se devait donc de réagir. Le mois d’octobre est plus particulièrement dédié à cette mission. Le 1° octobre, pour la fête de Ste Thérèse de Lisieux, patronne des missions, chaque pastorale a reçu, à l’issue de la messe, une enveloppe avec une lettre de mission et un quartier à évangéliser. Puis, dans le mois, des visites à domiciles sont organisées, des temps de prière, et des évangélisations dans la rue.

Ainsi donc, samedi dernier, à 19h30, devant chez nous, des membres de la paroisse sont venus pour évangéliser notre rue. Les deux prêtres, les séminaristes, les sœurs, et des laïcs. A l’aide d’une sono, d’une guitare, nous avons d’abord chanté dans la rue. Je me demandais comment les voisins habituellement bruyant un samedi allaient réagir : leur musique couvrira-t-elle notre sono ? Accepteront-ils de baisser leur volume si on leur demande ? Finalement, tout s’est très bien passé : ils ont effectivement baissé leur volume et nous avons pu faire notre bruit.

Après quelques chants, le P Rafael a pris la parole en expliquant notre démarche, et en citant l’Evangile du jour (l’envoi en mission des 72 apôtres, deux par deux). Ainsi pendant qu’on continuerait à chanter, des membres de la paroisse iraient discuter avec ceux qui veulent dans la rue ou frapper aux maisons pour parler du Christ et, éventuellement prier.

Pendant 2 heures environ, nous avons pu donc participer à cette évangélisation. Nos filles étaient ravies d’être dans la rue, de danser, courir, jouer avec les gens de la paroisse, les prêtres. C’était l’occasion de discuter avec les voisins, des membres de la paroisse, mais aussi de se retrouver avec les autres Fidesco. Une bonne soirée !

En panne

Un petit mot pour vous prévenir que mon ordinateur du bureau est en panne, donc que je suis obligé de faire au rythme de ses soubresauts de santé !

merci de votre patience !

mercredi 15 octobre 2008

Visite dans l'invasion

Visite dans l’invasion

La semaine dernière, mercredi, nous avions pris rendez-vous avec le Père Bernard pour faire une visite dans le quartier, dans le but d’un début d’apprivoisement réciproque. Marcher dans les rues avec lui était notre sécurité : il est évident que nous n’avions rien sur nous que nos habits et nos croix, pour éviter tout risque. Tout s’est très bien passé d’ailleurs !
Nous avons donc visité l’Invasion, le quartier situé derrière l’église, au plus près de la lagune. De gros travaux y ont été réalisés depuis quelques années pour faire disparaître les palafitas. Il en reste quelques unes, témoins de l’histoire du quartier. Une digue a été construite, sur laquelle passe une route pavée qui borde un terrain où 400 maisons en dur doivent être bâties prochainement.
Nous aurions aimé prendre des photos mais vous comprendrez que ce n’est pas recommandé !
Vous auriez vu les rues défoncées, faites de terre, déversée sur le remblai (des ordures de la ville), les maisons de tous genres, depuis la maison en brique à plusieurs étages, jusqu’à la cabane en bois. Et bien sûr, partout, ces regards tournés vers nous, les blancs (nous étions avec Suzanne et les Blanchard).
Grâce au P Bernard, nous avons pu visiter quelques familles, dont certaines qui ont des enfants au soutien scolaire. Et donc nous avons pu réaliser la misère de ces gens, entassés dans des espaces à peine éclairés, où la télé diffuse son programme à personne, dans des intérieurs étouffants de poussière, de fumée de cuisine ou simplement de foule.
Quelques maisons plus aménagées sont vite peuplées par les enfants, leurs conjoints et leurs enfants. Telle maman de 16 (19 ?) enfants, qui a aménagé un étage pour les plus grands et leurs ménages. Telle famille où la maman de 45 ans est déjà 12 fois grand-mère… La dernière maison nous a particulièrement touchés : une vieille femme, malade. La mère de famille, bébé au bras, cuisinant dans l’obscurité d’une vieille ampoule. Deux garçons ados, avachis sur le lit/canapé avec leur téléphone portable. Et au fond, un coin sanitaire douteux. Le tout sous un toit de bois et sans fenêtre. Le P Bernard nous dit que c’est incroyable que la femme arrive à tenir. Le mari est rentré quand nous partions, il a un travail et semble s’occuper de ramener des sous à la maison. Mais les deux garçons ont pris le pli du quartier : ne rien faire, ne rien apprendre, sinon la loi de la rue.

La paroisse a acheté un terrain dans ce quartier pour y construire une chapelle et participer à l’évangélisation, course effrénée que se livrent d’un côté la paroisse, de l’autre les innombrables sectes évangéliques en tous genres. Aujourd’hui le terrain est ras. Dans quelques mois, nous espérons que les travaux auront pu démarrer.

Nous retournerons dans le quartier pour visiter les familles des enfants dont nous nous occupons, et pour parler avec les gens de ce qui nous anime : un témoignage peut-être vain, mais on ne peut pas récolter sans prendre le risque de semer ! L’Invasion est en pleine mutation du point de vue urbanistique. Que ce soit aussi l’occasion d’une conversion…

Notre intérieur



Le lavabo de la salle de bain avec l'armoire de toilette toute neuve



L'évier avec le meubre de rangement. Il y a eu du progrès depuis la photo parce que Mathilde a installé une étagère à gauche. Ce sera la prochaine fois sur le blog !


L'évier


La gazinière




Les prises électriques, voir explication en bas. Pas toujours très fiables !




Deux chaises, dans la cuisine, héritées sans doute de la chapelle




La fenêtre de notre chambre, à contre-jour



La cour de devant, avec l'escalier qui monte à l'étage, et les tracts des élections


Le frigo, avec les photos des cousins Perrier




La porte pour aller de la cuisine à la cour arrière



Dans la cour arrière, derrière la cuisine aussi, le lavoir et le linge, sous abri en partie



Et bien sûr le cocotier !





Au dessus de la cuisine, côté cour arrière, l'étage inocuppé



Vue de la cuisine


Les filles dans le séjour



Notre intérieur

Voici des photos de notre chez nous à nouveau. Quelques explications s’imposent. Nous avons 2 cours, une devant, qui donne sur la rue, plus grande, et où démarre l’escalier vers l’étage de la maison. Elle est fermée par une grille bleue, de même qu’une grille protège la porte d’entrée dans la maison. Les filles aiment y jouer.
On y a retrouvé, le week-end dernier, jour d’élections municipales, plein de mini-tracts à l’effigie des candidats. Peut-être qu’ils ont confondu notre cour avec une urne ?

L’autre cour, derrière la maison, est celle où nous étendons le linge, faisons la lessive et surveillons deux choses : d’abord qu’elle ne s’effondre pas, puisqu’un mur se détache nettement du mur de la maison, témoignant d’un affaissement du remblai sous-jacent, sans doute à cause des égouts passant au pied du mur. Ensuite que le ciel nous ne tombe pas sur la tête : entendez par là une noix ou une feuille de coco ! Pour l’instant tout va bien ! Une seule feuille est déjà tombée, par un soir de pluie, et une noix de coco, même pas mûre, pendant la nuit !

Les prises électriques ne fonctionnent pas toutes très bien. Elles ont la particularité de pouvoir connecter 2 types de fiches. Verticalement, les fiches à section ronde, comme en France. Horizontalement, les fiches à section rectangulaire, comme aux Etats-Unis. On oriente donc la prise de l’appareil à brancher dans le bon sens… parce qu’évidemment, les deux modèles existent !
Le courant est d’environ 110 V, mais la tension n’est pas toujours régulière, d’où la nécessité de stabilisateurs de tension pour les appareils sensibles comme les ordinateurs de bureau.

Nous cuisinons sur une gazinière toute simple, donnée par un paroissien. Seuls 3 feux marchent, mais on fait avec. La bouteille de gaz est à côté et on espère qu’on ne tombera pas en panne avant de savoir en commander une nouvelle ! Tous les jours, des vendeurs de gaz passent dans la rue pour proposer une bouteille : c’est LE moyen de cuisiner ici. On a quand même vu quelques barbecues en vente !

Notre évier est tout simple lui aussi, avec un robinet qui sort du mur. On manque un peu de place pour la vaisselle pour l’instant, mais ça va changer peu à peu !

Nous avons un canapé depuis 2 jours dans la sala. Le P Rafael l’a dégoté pour 100 réals (environ 40 euros). Il prend un peu de place, mais on est quand même mieux que sur nos valises !









Nos premiers invités


De gauche à droite : Mathilde, Seb, Nathanaël et Daniel


Cristina l'Anglaise
Nos premiers invités

Nous avons fait cette semaine un dîner séminaristes : Nathanaël, en mission Fidesco pour 10 mois qui vient d’arriver. Il s’occupera de mettre en place un centre de formation pour les mamans dont nous avons les enfants au soutien scolaire. Martin, qui assure l’interim au soutien scolaire en attendant que je sois opérationnel. Et Daniel, reparti depuis, ami de passage de Martin. C’était très sympa ! Au dessert, un gâteau au chocolat avec du beurre brésilien qui sale trop et du chocolat brésilien qui ne chocolate pas assez !

Et nous avons aussi déjeuné avec une volontaire anglais, Cristina, qui passe 2 mois ici pour aider les sœurs de la Charité. Elle habite Londres et travaille pour une maison d’enchères, spécialiste de l’art islamique et oriental. Elle avait besoin d’une pause, alors elle a contacté une organisation américaine, appelée Cross Cultural Solutions, pour venir à Bahia faire une mission.

Et bien sûr, nous avons déjà eu plusieurs fois les Blanchard à table !


Soutien scolaire

Soutien scolaire

La semaine dernière, jeudi, nous avons eu une réunion avec les volontaires du soutien scolaire pour faire le point. C’est l’occasion de passer du temps avec eux et d’auditer un peu la situation. Il en ressort qu’il est urgent de travailler sur le respect, le silence, l’organisation, la cohérence. Un peu le quotidien de tout lieu d’éducation ! La différence est que nous avons à travailler avec des volontaires qui ne sont pas formés et sont parfois bien jeunes. Mais leur motivation est toujours là : nous allons essayer de la maintenir pour la fin de l’année et aussi mettre en place des petits trucs qui seront des améliorations pour l’an prochain.
A programmer rapidement : une sortie avec les volontaires pour s’aérer et souder le groupe, ainsi qu’une demi-journée de formation. Ils sont demandeurs, c’est ça qui est bien ! Ce sera l’occasion de recentrer notre action au soutien scolaire sur l’essentiel : travailler pour la paix dans le quartier, à travers l’éducation, notamment l’apprentissage de la lecture, de la lecture et des bases du calcul. Il faut savoir que certains enfants en équivalent du CM1 ne savent pas lire… Et que la violence est leur quotidien à la maison comme dans la rue. Cela a évidemment des conséquences sur notre quotidien au soutien scolaire !

Les enfants sont bien agités et c’est difficile de leur faire faire des maths dans une langue que nous ne parlons pas ! Ils manquent d’affection, mais aussi de règles et donc de limites. Leur imagination et leur créativité ne sont pratiquement jamais sollicitées et leur moyen d’expression le plus courant, c’est de crier pour se faire entendre. Vous imaginez 30 enfants comme ça dans une grande pièce pour travailler, ça donne ! Mais le plus important est qu’ils sont très attachants, et qu’ils sont ravis d’être là, de pouvoir être avec des plus grands qu’ils appellent Tio ou Tia (oncle ou tante), de pouvoir manger à table 2 fois dans la journée, et qu’on s’occupe d’eux. C’est un bon début, non ?


La Statue NS Aparecida de la paroisse



A la fin de la procession dans la rue, entrée dans l'église. Dans le fond, l'Invasion.
Santa Maria Concessao Aparecida

Aujourd’hui, dimanche de Nossa Senhora Aparecida. L’histoire remonte à 1717, quand des pêcheurs sur un fleuve brésilien proche de Sao Paolo trouvent dans leurs filets une statue de la Vierge d’environ 30 cm de haut. Vingt mois plus tard, au même endroit, alors qu’ils n’avaient rien pêché de la journée, ils trouvent dans les filets la tête de la statue. Et aussitôt après, ils pêchent tant de poissons que leurs filets craquent.

Ce signe fort donné au peuple brésilien montre que la Vierge veille sur eux. Ce jour est donc un jour de fête pour honorer NS Aparacida, patronne du Brésil. Rendez-vous à 8h à l’issue de la messe à la chapelle, dans le quartier, pour une procession qui nous mènera à l’église, au sommet de la colline, pour enchaîner avec la messe de 9h pour ceux qui veulent.

Nous arrivons donc à la chapelle pour la procession, un peu fatigués par notre coucher tard puisque la veille au soir, la pastorale familiale avait organisé un super dîner dansant derrière la chapelle, sous les étoiles, avec musique live, plats locaux, boissons non alcoolisées et tract anti-alcoolisme sur les tables. Une super soirée !
Nous arrivons donc pour la procession, sous une pluie fine de matinée, mais on est quand même en chemisette et casquette ! Et voilà qu’ils branchent la sono portative : dissimulée dans une petite charrette à l’effigie de l’église, sauf que les murs sont les membranes de haut-parleurs ! Deux micros, une batterie, un jack pour la guitare, le tout sur roulette, système génial !

Notre procession nous fait emprunter la rue principale du quartier pour aller à l’église, au son de chants mariaux. Les gens nous regardent, certains se joignent au cortège. Au pied de la colline, nous passons du côté de l’invasion pour monter par la route au lieu de prendre l’escalier.
J’ai essayé de filmer discrètement pendant la procession, profitant de la foule pour utiliser discrètement mon téléphone portable. Le but étant de vous faire voir un peu le quartier, l’ambiance et tout, mais je crois qu’on voit surtout mes doigts qui cachent l’appareil !

La messe qui suit est très festive, avec batterie, clavier et basse. Devant, à côté de l’autel, la statue de NS Aparecida, qui était en tête du cortège. A la fin, distribution de bonbons pour quelques enfants puisque c’est aussi la fête des enfants au Brésil ce jour. Suzanne n’y a pas eu droit parce qu’elle n’a pas été très sage à la messe, fatiguée d’être sortie hier soir avec nous. Et qu’elle a déjà eu des bonbons vendredi chez les sœurs de la charité, et hier soir au dîner !

Merci Pierre-Michael


Je tiens à remercier ici publiquement Pierre-Michael, notre co-missionnaire qui me met la pression en mettant des vidéos sur son blog. Et maintenant, tout le monde nous en réclame ! Merci, Pierre-Michael !

Non, mais, comprenez : lui, il est doué, il a un mac, et ça marche tout seul !
Moi, j'ai jamais fait ça, j'ai un PC et ça bogue tout le temps !

Donc, laissez-moi du temps, je vais y travailler, jour et nuit s'il le faut, mais je vais essayer !

Noces de Cana

Noces de Cana

Pour le jour de NS Aparecida, l’évangile est celui des noces de Cana. Tout ce qui est là était dit en portugais dans l’homélie, donc c’est aux erreurs d’interprétation près !
J’ai beaucoup aimé ce qu’a dit le P Bernard. Quand Marie s’adresse à Jésus en disant « ils n’ont plus de vin », on peut lire cela dans un plan tout à fait différent de celui du contexte du mariage. D’abord le fait que c’est à ce moment que Jésus se révèle, puisque c’est le premier moment de sa vie publique, une sorte de noce avec l’Eglise. De plus, le vin est symbole de la joie. C’est donc que l’Eglise attendait la noce avec le Christ pour retrouver la joie. Le reste, à part ce que je vous ai dit sur NS Aparecida, je n’ai pas tout compris !

Heureux les pauvres

Heureux les pauvres

Ici, aux Alagados, se côtoient la misère et la pauvreté. C’est parce que nous sommes venus ici que j’ai réalisé qu’il s’agissait de deux choses différentes. La pauvreté, ou l’indigence, c’est le dépouillement matériel, qui crée un manque. Elle peut être choisie ou subie. A l’appel du Christ, certains choisissent de renoncer à un confort matériel, à l’entourage familial proche, c’est une forme de pauvreté. Celle qui dépouille le corps pour débroussailler le cœur.
La misère, c’est la perte de la dignité, c’est ce qui fait que le pauvre ne regarde plus les gens en face. Il n’y a pas que les pauvres qui sont miséreux. Les plus riches peuvent l’être aussi, si leur relative richesse les rend malheureux parce qu’envieux d’une plus grande richesse. Alors, bien qu’ils ne soient pas à proprement parler pauvres, ils se sentent pauvres, parce que plus pauvres que d’autres, et donc indignes : c’est la misère.
Cette réflexion complète celle que je m’étais faite sur la distinction entre la douleur et la souffrance : pas besoin d’avoir mal pour souffrir, pas besoin d’être pauvre pour être misérable.

Autour de nous se côtoient la pauvreté et la misère. Peut-on relever les pauvres de leur pauvreté ? Est-ce souhaitable ? Sans doute, mais tous n’ont pas le désir de changer. Le dépouillement ouvre à d’autres richesses, comme le décrit si bien Sœur Emmanuelle. Peut-on relever les miséreux, est-ce souhaitable ? Ce sont des frères en humanité qui ont besoin de retrouver leur place parmi les hommes. Invités comme les autres au festin de la noce, ils n’osent pas s’y rendre. Un regard, un sourire, une salutation, une parole, c’est ce qui permet de rompre la misère et de redonner, sinon l’espoir, au moins l’espérance. L’espérance, c’est ce qu’il reste quand il n’y a plus d’espoir. C’est aussi ce qui peut apparaître avant l’espoir. L’espérance, c’est le premier pas hors de la misère.

Reste à savoir qui sont les vrais pauvres, ou plutôt de quoi sont-ils pauvres ; ou plutôt, devrais-je dire, de quoi nous sommes pauvres. Car les pauvres ne sont pas toujours là où l’on croit. Il y a chez les habitants de notre quartier, un certain confort matériel : ils ont presque tous les télé, l’eau courante, un lit pour dormir, un endroit pour cuisiner... Certains ont même une voiture, avec des baffles puissantes (du genre de la sono d’Alliances quand même !) pour diffuser leur musique dans la rue, en particulier le week-end.
Leur pauvreté n’est donc pas forcément matérielle. Elle est dans le fait de ne pas avoir de travail, de ne pas se sentir utile à quelque chose. Mais, surtout, dans le manque d’un environnement agréable pour se développer. Ici, rien n’est stable, on ne peut pas compter sur les gens à long terme. De même, le bruit et la promiscuité ne permettent pas une vie intérieure, un petit espace personnel, un jardin secret. Voilà la pauvreté du quartier, quels que soient les revenus de ses habitants.
De notre côté, nous sommes bien pauvres de sourires, d’accueil, de temps pour parler aussi, à cause de la langue surtout ! Et pauvres de simplicité : notre vie est dominée par ce que nous possédons, alors que ce qui possèdent peu connaissent le prix de la vie simple.

Nous qui avons choisi une certaine pauvreté, que notre cœur débroussaillé nous ouvre à la misère pour oser l’affronter et aider à la vaincre, ne serait-ce que pour un seul de ces petits qui sont nos frères. Car c’est bien d’eux dont il est écrit « Heureux les pauvres de cœur, le Royaume des cieux est à eux », et aussi « Beaucoup de derniers seront premiers », et encore « ce que vous faites leur faites, c’est à Moi que vous le faites ».

Rapports missionnaires




Le temps passe, et nous allons commencer à rédiger notre rapport missionnaire. En tant que volontaires Fidesco, nous sommes tenus de rédiger, chaque trimestre, pour une date pré-établie, un rapport missionnaire décrivant ce que nous vivons dans et autour de notre mission.
Ces rapports sont ensuite diffusés à tous ceux qui parrainent notre mission afin qu’ils sachent le bien qu’ils aident à accomplir. Si vous souhaitez vous aussi recevoir nos rapports de mission, n’hésitez pas à entrer en contact avec Fidesco (www.fidesco.fr, voir lien ci-contre) en leur précisant que vous souhaiter soutenir l’action des petits Perrier à Salvador au Brésil.

Vous trouverez toutes les informations sur notre lettre de proposition de parainage ci-dessus.
Vous pourrez ainsi nous suivre tout au long de notre mission ! Et nous aurons la joie de vous avoir sur la liste des personnes pour qui nous prions !

vendredi 10 octobre 2008

Miris



Je n'arrive pas à la mettre droite, mais voici Miris avec ses trois cocottes



Et Miris de face !
Miris

Miris est notre super nounou. Elle a 34 ans et a un fils de 15 ans, Nadson. Ils habitent tous les deux dans le quartier, dans une petite maison bien calme et confortable. Nadson est bon élève, sauf en anglais, et aimerait devenir militaire ou être dans la marine, ce qui ne plaît pas beaucoup à sa maman. Il va à l’école le matin et reste à la maison l’après-midi, à regarder la télé ou à travailler, pour ne pas traîner dans la rue où on peut faire de mauvaises rencontres.

Miris nous a été présentée cet été en France par des anciens coopérants dans le quartier. Elle s’était occupée de leurs 5 enfants lorsqu’ils sont revenus vivre à Bahia pendant 4 ans. L’avantage est qu’elle connaît un peu les français et qu’elle comprend un peu notre belle langue : pour débuter, c’est quand même mieux ! Elle pourrait ressembler à une malgache, ce qui nous la rend encore plus familière.

Dès notre arrivée, elle a été aux petits soins pour nous, dormant avec son fils chez nous pour la première nuit, nous emmenant faire des courses dans le quartier, nous donnant les quelques règles du jeu à savoir tout de suite (laver les fruits avec de l’eau de Javel, toujours bien nettoyer parterre…). Elle s’occupe maintenant de nos deux filles, ainsi que de Maguelone, la fille des Blanchard (10 mois).

Elle nous surprend par son efficacité : tout en veillant sur les filles, elle arrive à faire la lessive (à la main, dans notre cour où se trouve le lavoir), préparer le repas de midi et faire un peu de ménage… en une matinée ! Et bien sûr cela est normal : c’est le rôle des nounous ici. Elle me demande de ne pas faire la vaisselle du petit déjeuner avant de partir (vieux réflexe !) car elle peut le faire.

Elle est pleine de bonnes idées et a aussi de bons réflexes. L’autre jour, elle avait couché les 2 petites et était avec Suzanne dans la cour derrière la maison quand un coup de vent a claqué la porte : elles se sont retrouvées enfermées hors de la maison. Miris a donc escaladé la grille de la cour et est passé chez le voisin qui lui a ouvert la porte, puis elle est allée prévenir les Wattinne qui travaillent à côté. Damien est venu nous trouver à la paroisse, et je suis vite allé à la maison avec lui.
Arrivés devant la grille côté rue, nous avons appelé, mais rien : où était-elle donc ? J’ai escaladé à mon tour la grille pour passer dans la cour de devant, et j’ai crié à travers la porte : Miris me répondait depuis la cour de derrière ! Elle était donc revenue et était repassée par chez le voisin pour retourner auprès de Suzanne qui, à vrai-dire, s’était un peu inquiétée d’être restée seule ! Super Miris !

Une fois que j’ai réussi à attraper les clés qui étaient derrière la porte, j’ai ouvert et je suis allé les délivrer : les petites dormaient toujours et Suzanne était bien content d’être avec sa Miris, mais aussi de retrouver son papa !

Une perle, je vous dis, cette Miris !


jeudi 9 octobre 2008

Nous écrire

Voici une adresse qui nous a été donnée comme fiable pour recevoir du courrier.
Si vous envoyez quelque chose, prévenez nous par mail pour qu'on puisse surveiller et évaluer le temps de transfert, voire la réussite. Ca permettra d'envisager une autre solution si nécessaire.

Donc :

Sebastien e Mathilde PERRIER
Paróquia Nossa Senhora Dos Alagados
Rua Luís Regis Pacheco,1618
Bairro Uruguaï
CEP 40 450 - 060 SALVADOR - BA
BRAZIL

C'est un peu long, mais ça devrait le faire !

mardi 7 octobre 2008

Un dimanche à la plage



Dimanche, nous avons fait une expédition plage, sous la conduite des Wattines, volontaires encore en poste jusqu'en décembre.
Quel bonheur de prendre ce moment de détente, hors du quartier !
Trajet en bus, à travers la ville, jusqu'à la pointe Sud Est de la péninsule, plage de Barra. Heureusement qu'il faisait beau : la plage était assez pleine pour qu'on passe plus discrètement et donc on a peu été sollicités, nous les gringos, par des marchands divers.

Le soleil était au rendez-vous : même Seb a mis de la crême ! Pas de coup de soleil pour nous, mais Pierre-michael Blanchard a cuit !

Ca fait du bien de respirer l'iode, de patauger, Suzanne était ravie !

Un coeur d'enfant

Avant et après chaque repas à la cantine, les enfants récitent à tue-tête la prière. Que c’est beau, ce cœur d’enfant qui crie son amour à Dieu. Oui c’est mécanique, oui c’est loin d’avoir du sens pour eux, mais je suis convaincu que ces belles paroles qui sortent de leur bouche peu à peu forment leurs cœurs. Je sais que leurs oreilles, à force d’entendre ces beaux mots, vont s’y habituer et les préfèreront au langage de la rue. Eduquer, c’est proposer une voie pour grandir. Que ce soit à partir d’un cœur d’enfant. D’ailleurs, Don Bosco disais que l’éducation, c’était une affaire de coeur... Je trouve beaucoup de points communs entre l’oeuvre de Don Bosco et ce que nous avons à faire ici. Qu’il nous aide à cultiver les coeurs comme il a su faire !

Je m'interrogeais



Je me suis fait cette réflexion il y a quelques temps en France : pourquoi est-ce que les fabricants de papier hygiénique se faisaient une concurrence à celui qui saurait faire du papier avec le plus de couches ? Double épaisseur, triple épaisseur, quadruple épaisseur ? Quelle était l’épaisseur de base ? Pourquoi ne pas décider que la base serait justement un « triple épaisseur » actuel et ainsi tout le monde part de là, un peu comme les anciens et les nouveaux francs ? Pourquoi aussi se vanter d’avoir du papier prédécoupé ?

Et puis, la réponse est venue au Brésil : il existe toujours du papier monocouche ! Et même, je me demande si ce n’est pas du demi-couche ! C’est donc cela, la mondialisation : prendre en compte même les plus lointaines références ! Oui, au Brésil, il y a du papier hygiénique demi-couche non prédécoupé qui se délite avant même d’être utilisé, qui est humide dès qu’il y a un peu d’humidité dans la pièce, qui se détache de son rouleau de carton alors qu’il est encore entier. Oui, en France, c’est un luxe d’avoir du papier double épaisseur prédécoupé !

Dis papa

Dis papa

- Dis papa, il fait quoi le monsieur ?
- …
- Dis papa, il fait quoi le monsieur ?
- …
- Papa !
- Oui ?
- Il fait quoi le monsieur ?
- Il fouille dans la poubelle.
- Pourquoi il fouille dans la poubelle ?
- Parce qu’il a faim et il cherche à manger.
- Pourquoi il mange ce qu’il y a dans la poubelle ?
- Parce qu’il n’a rien d’autre.
- Pourquoi les gens ils ne lui donnent pas à manger ?
- …
- Papa, pourquoi les gens ils ne lui donnent pas à manger
- Parce qu’ils ne peuvent pas.
- Pourquoi ils ne peuvent pas ?
- Parce qu’ils n’ont pas beaucoup pour eux non plus.
- Pourquoi nous on lui donne pas à manger alors ?
- …
- Papa, pourquoi nous on lui donne pas à manger ?
- Parce que… je ne sais pas ma chérie, je ne sais pas… Allez viens, on traverse…

Terre de Saints



Irma Dulce, originaire du quartier







Jean Paul II lors de son passage aux Alagados









Mère Teresa y a fondé une communauté toujours vivante aujourd'hui








Dans l'église se trouve une fresque qui retrace les étapes de la vie du quartier.
Nous sommes séduits par l'obstination de la Providence à semer de la sainteté ici !
Quelle joie de participer à ce projet !

Les gens avec qui nous vivons



Martha, responsable pédagogique du soutien scolaire

P Rafael, le prêtre brésilien de l'Emmanuel qui sera à la tête de la paroisse quand le P Bernard partira (janvier)

Jean-Emmanuel, notre prédécesseur, rentré en France le 5 juillet, séminariste en formation aujourd'hui à Rome

le P Bernard, actuel curé de la paroisse, depuis 6 ans. Prêtre de l'Emmanuel, fidei donum; originaire de Marseille.

Alex, séminariste brésilien, musicien hors pair, avec nous jusqu'en novembre

Martin, séminariste allemand, avec nous jusqu'en mars. Il a assuré avec Martha l'intérim entre le départ de Jean Emmanuel et notre arrivée






Miris, notre nounou, chez nous avec Maguelone, la fille des Blanchard, et bien sûr Angèle







P Rafael, P Bernard et Martha

Le quartier



L'église Notre-Dame des Alagados refaite à neuf il y a un an




La maison paroissiale où nous travaillons. L'église est en haut des marches.
La cantine est en bas, le soutien scolaire au milieu et les prêtres habitent en haut.












le podium sur la place de l'église, décoré en même temps que l'église a été refaite, par des jeunes de Marseille.
Il sert pour toutes les fêtes de paroisse. Sur le mur, un dessin de Marseille et des Alagados.





La cantine tenue par Lucia, et son équipe de volontaires.
30 à 40 bouches à nourrir, 4 fois par jour !





Les Alagados au début : les palafitas, sur pilotis avec la lagune en dessous.









Les Alagados en cours de remblayage, il y a quelques années.


Notre mission



Le quartier aujourd'hui





Vue générale du quartier. L'église, le bloc en brique, est à la limite de l'invasion, en arrière plan, là où il ne faut pas aller se promener.
Elle est située sur une colline.








Notre-Dame des Alagados, une statue bénie par le pape en 1980. Elle veille sur le quartier.




Notre mission

Nous sommes ici pour une mission, alors autant vous la décrire un peu. Nous vous rappelons que vous trouverez tous les détails intéressants sur notre mission dans les rapports missionnaires que nous enverrons et que vous pouvez vous procurer auprès de Fidesco en parrainant notre mission.

La paroisse des Alagados est une paroisse née dans la boue des marécages de la lagune que forme une anse de la baie, sur laquelle on a déversé des ordures comme remblais, pour y faire germer des saints. C’est un très beau pari, qui n’aurait pas été possible sans des semeurs saints eux-mêmes.
Irma Dulce, d’abord, sainte locale, décédée dans les années 1990, prix Nobel de la Paix. Cette religieuse a dédiée sa vie au service des pauvres. Un dispensaire hôpital porte son nom, ainsi que plusieurs œuvres caritatives au Brésil. Elle est originaire des Alagados.
Mère Teresa, ensuite qui, en 1979, en sachant que le nouveau pape Jean-Paul II souhaitait visiter le Brésil, y est venu pour fonder une communauté des Sœurs de la Charité. Cette communauté existe toujours. Mathilde et Anne-Thérèse sont allées la visiter la semaine dernière. Elles accueillent des petits enfants et des femmes âgées pour leur offrir l’hospitalité et les soins de base. Leur maison est aujourd’hui au pied de la colline de l’église.
Le Pape Jean-Paul II enfin, venu en 1980 au Brésil, et aux Alagados pour y rencontrer les plus pauvres. Le quartier à l’époque était constitué de maisons sur pilotis, les palafitas, avec tous les dangers et l’insalubrité que cela suppose.
Aujourd’hui, c’est un quartier vivant, dynamique, très bruyant, où les maisons sont construites en dur, pour la plupart alimentées en eau et électricité. Lorsque les gens ont de l’argent, ils l’investissent dans leur maison, en rajoutant un étage, au mépris des règles d’urbanisme et de sécurité, ou mettent du carrelage, très à la mode paraît-il. Il y a aussi ceux qui ont une voiture qui sert de chaîne hi-fi ambulante… avec baffles et caisson de basse dans le coffre pour épater la galerie. C’est l’animation du week-end, du vendredi soir au dimanche soir, presque sans arrêt : musique à fond dans la rue, au point de ne pas pouvoir se parler dans la maison !
Evidemment, ce n’est pas propice à une vie apaisée pour se développer de manière harmonieuse, et donc les enfants dont nous nous occupons ont besoin de tout apprendre.

Ils grandissent sans cadre familial, sans cadre social. La seule règle, c’est celle de la survie dans la rue. Pas d’interdit, pas de confiance, pas de sécurité, pas d’amour. Ils mentent, défient, tergiversent, parce que c’est leur quotidien. A nous de leur proposer un modèle, pas un autre modèle, parce qu’ils n’en ont pas. Un modèle, celui de l’honnêteté, de la confiance, de la parole donnée, de la paix. Et cela à travers le soutien scolaire et la cantine : des jeunes s’occupent des enfants, des volontaires leur préparent le repas.

Aujourd’hui, la deuxième année de cette mission incroyable arrive à sa fin. Les volontaires et les jeunes ont besoin d’être plus soutenus, plus encadrés, plus formés aussi. Les fonds doivent être assurés, les enfants mieux entourés. Il y a du travail pour pérenniser cette très belle mission et rendre accessible le but pour lequel elle a été crée : agir pour la PAIX dans le quartier. A nous de jouer !