lundi 24 novembre 2008

Les P'tites bêtes

Il faut le dire : le Brésil est une mine pour les zoologistes. Sa forêt regorge d’espèces endémiques en tous genres, et on estime à plusieurs centaines de milliers, peut-être même à plusieurs millions, le nombre d’espèces à découvrir.

Nous, depuis notre favela, en faisons aussi l’expérience ! Sauf qu’il s’agit d’animaux plutôt connus !
Commençons par les vertébrés, qui sont, comme vous le savez, ces animaux qui ont un crâne et une colonne vertébrale.
Chez les Mammifères, animaux à poils, on trouve, à part des primates hominidés de différents genres raciaux, énormément de canidés, pas très ragoûtants d’ailleurs (sales, blessés…). Il paraît qu’ils ont tous un propriétaire et que si on se fait mordre, on peut facilement retrouver si le chien est vacciné (rare) ou non (plus fréquent). C’est important parce qu’ils traînent partout. Ils sont en général très gentils et ne nous approchent pas, ce qui est mieux.
On trouve aussi quelques félidés domestiques, mais ils traînent rarement dans les rues. Autres mammifères, quelques chiroptères (chauve-souris, bien sûr !) qui s’ébattent au crépuscule dans un vol silencieux toujours fascinant, pour chasser les insectes.
Leur cousins non volants (souris et rats) sont aussi nombreux dans le quartier, mais, Dieu merci, nous n’en avons pas encore croisé chez nous.
Les oiseaux (bêtes à plumes) en liberté sont rares. On peut citer un groupe de vautours qui sont venus rôder un jour autour de la colline de l’église. Certains parlaient d’un cadavre de chien ou de cheval quelque part dans les herbes. Qui sait ? Par contre, les hommes promènent leur oiseau domestique en cage dans la cage, plus souvent le matin. Le reste du temps, la cage est pendue à l’entrée de la maison. On y trouve des passereaux, quelques psittacidés, et toutes sortes de volatiles. Vous pourrez noter l’existence d’un perroquet appartenant au P Bernard, dans la cour derrière l’église. L’autre jour il a accepté de venir sur mon doigt. Depuis il refuse. Un peu têtu, mais c’est vrai qu’il est beaucoup sollicité par plein de gens, donc il peut en avoir marre.
Autre animal domestique : un petit primate catarrhinien (je crois !), du genre ouistiti (comprenez un petit singe), chez notre voisine.
Pour clore le chapitre des vertébrés, il faut parler des Reptiles. Nous avons chez nous deux sauriens lacertidés, du genre margouilla ou gecko. L’un, petit, chasse plutôt dans la cuisine ou dans le séjour. L’autre, plus grand, est toujours surpris quand j’allume la lumière la nuit pour refaire une chasse au moustique dans notre chambre. Il est donc plus farouche.

Chez les Invertébrés, on citera rapidement les insectes diptères nématocères appelés vulgairement moustiques. Il en existe plusieurs genres, le plus à craindre étant celui qui véhicule la dengue, reconnaissable à ses pattes rayées de noir et de blanc (je vous assure !). On en côtoie peu heureusement. Autres insectes, de taille beaucoup plus importante : il existe des lépidoptères (papillons) magnifiques d’une envergure supérieure à 10 cm et aux couleurs vives. C’est très surprenant de croiser ces fenêtres sur l’Eden dans notre quartier. N’oublions pas, aussi, dans les grosses bêtes, les fameuses barattes, ou encore blattes tropicales. Elles sont de mœurs plutôt crépusculaires. Quand l’une d’elle s’aventure dans le séjour, elle sort de sous un meuble et traverse la pièce. Sa taille respectable et sa vélocité font qu’on croit d’abord avoir affaire à une souris… Elles vont et viennent, de manière irrégulière. Un bon coup de tong (sandalha) suffit à les arrêter, un deuxième à les tuer !
Autre insecte que nous venons de découvrir : le termite ! Il semble que notre maison en soit infestée ! Il va falloir agir pour ne pas qu’elle s’écroule sur nous !
En fait, rien d’exceptionnel dans ce quartier, qui repose, rappelons-le sur des ordures. Cela n’empêche pas de faire un traitement pour ralentir la progression de la colonie.
Leurs cousines, les fourmis (formigas), sont de deux types : les fourmis domestiques, grosses ou très petites, qui sentent la moindre miette laissée plus d’une demi-heure. Il faut donc être très attentif. Et les fourmis d’extérieur, en particulière les fameuses fourmis parasol que l’on trouve autour de la maison paroissiale, qui forment des files interminables et transportent des morceaux de feuille (d’où leur nom) qui vont sans doute servir à la construction de la fourmilière. On trouve toutes sortes de fourmis, dont certaines très grosses avec une tête presque carrée et des mandibules de guerrières, que les garçons s’amusent à saisir sans se faire mordre pour les brandir devant les filles.
Chez les autres Invertébrés, on peut citer deux scolopendres qui ont fini sous la semelle de ma tong, et deux mille-pattes qui ont suivi le même chemin vers la poubelle dans un sarcophage de sopalin.

Pour vivre au Brésil, il faut aimer les bêtes !

1 commentaire:

les Blanchard a dit…

Jean Riton, quand tu nous hantes...
(voir Jean-Henri Fabre, célèbre enthomologiste sur la toile)