lundi 24 novembre 2008

L'administration brésilienne

Il faut absolument que vous sachiez que ce n’est pas facile de faire affaire avec l’administration brésilienne. Ceux qui ont suivi nos déboires avant le départ pour l’obtention de nos visas vont voir que ce n’était qu’une introduction…
L’étape suivante était l’obtention d’un numéro administratif utilisé pour toutes sortes de démarches, depuis la paie de la nounou et du téléphone jusqu’à l’inscription de Suzanne à l’école. Un sésame indispensable donc. Il est délivré à toute personne qui en fait la demande, pour peu qu’elle réside au Brésil, ce qui est notre cas pour 2 ans si tout va bien.
Avec Pierre-Michaël, nous avons donc entamé cette démarche qui s’est révélée être plus proche de la quête du Graal qu’on ne croyait. Jugez-donc…
Premier épisode : Pierre-Mi demande à une personne d’Eva de se renseigner sur la démarche, en particulier les pièces à fournir et éventuellement le coût de l’opération. Résultat après enquête : c’est gratuit et il suffit de se présenter avec le passeport et la carte de séjour (RNE ici).
Deuxième épisode, un mercredi, sur notre temps de travail, nous partons donc en voiture, guidés par le P Rafaël comme interprète, au ministère du Travail où cette démarche s’effectue, et bien sûr, munis de nos passeports et RNE.
On peut noter au passage que le stationnement devant le ministère du travail est géré par des garçons de parking officieux qui vous trouvent une place et vous aident à manœuvrer ou sortir en échange d’un petit billet… devant le ministère du Travail, quand même !

Première surprise, il faut payer ! Ca coûte la fortune de 5,50 R$ (2 euros environ !), à payer soit auprès d’une banque, soit à la poste. Mais comme on tombe en pleine grève des banques, il vaut mieux aller à la poste. Donc nous allons à la poste pour payer et obtenir un reçu spécial CPF, qui nous permet de faire la suite des démarches… seulement dans 3 jours au plus tôt ! Donc c’est raté pour cette fois.

Troisième épisode, Pierre-Mi et moi nous levons très tôt un lundi matin pour être à l’ouverture du ministère avec notre passeport, notre RNE et notre reçu (arrivée à 7h30 après 20 min de bus). Nous savons ce que nous avons à faire : faire une première fois la queue pour obtenir un ticket numéroter. Puis refaire la queue en attendant qu’un guichet appelle notre numéro. Surprise : le garde à l’entrée refuse de nous laisser entrer. Après plusieurs essais d’explications, nous comprenons qu’on ne peut plus faire la démarche du CPF ici… parce que le service a déménagé ! C’est-à-dire que jusqu’à vendredi dernier 13h, c’était bon, mais là, il faut attendre mercredi ! Et bien entendu, c’est à l’autre bout de la ville. Encore raté !

Quatrième épisode : le lundi suivant, Pierre-Mi, ayant fraîchement fait traduire son permis de conduire, m’emmène en voiture pour aller à la Recette Fédérale flambant neuve, toujours munis de tous nos papiers. Nous y allons avec nos femmes puisque c’est à côté d’un centre commercial. Nous y sommes à 9h20.
C’est ouvert, ouf. Nous arrivons devant les premiers guichets pour obtenir le ticket numéroté. C’est curieux : on nous fait un ticket à la main… On aurait dû se douter de quelque chose. Nous étions les numéros 13 et 14 pour le CPF, ce qui signifie, pour une démarche de 10 min max, qu’on aurait environ 2h d’attente au maximum. C’est jouable, on ne travaille pas aujourd’hui !
On passe ensuite dans la salle d’attente : bondée ! Sans doute 120 personnes, qui attendent, si ça se trouve depuis 7h du matin, heure d’ouverture. Je vais donc voire une hôtesse qui m’explique gentiment que le système informatique est planté et que ça risque de durer un peu encore…
Bon, puisqu’on y est et qu’on a donné un rendez-vous toutes les heures à nos femmes, on se dit qu’on va attendre jusqu’à 10h et on verra bien. Et bien on n’a rien vu : l’écran appelant aux guichets est resté désespérément noir et les employés ont continué à discuter dans leurs espaces ouverts… Et, chose exceptionnelle, personne dans la salle d’attente n’a manifesté le moindre signe d’impatience.
A 10h, nous sommes partis, laissant aux autres le suspense de savoir si le système allait démarrer ou non. Nous avons retrouvé nos femmes dans le centre commercial (au passage carrément luxueux, ça change !) et sommes rentrés chez nous.

Cinquième épisode : le jeudi qui suit, parce qu’on en a marre du lundi, nous retournons, Pierre-Mi et moi, à la Recette Fédérale, pour y être à 7h. Cette fois, nous avons un ticket informatisé, c’est bon signe, avec les numéros 7 et 8 ! On a gagné une heure dans nos calculs !
On passe dans la salle d’attente : l’écran marche ! Ouais ! Et il indique : CPF 7 ! Donc Pierre-Mi commence tout de suite. Dans les 2 minutes, je suis appelé. On se regarde : serait-ce la bonne ?
Je commence la démarche, donne mes papiers et… zut ! Ca ne marche pas ! L’employée farfouille, recommence avec son ordinateur… Non, pas moyen d’imprimer la feuille avec le numéro ! Mais alors, je suis maudit ou quoi ? Et Pierre-Mi qui a l’air d’avoir terminé ! Dans un éclair de lucidité, elle se décide à ouvrir son tiroir d’imprimante : plus de papier ! Ah ben si ce n’est que ça, c’est pas bien grave ma p’tite dame ! Elle en pique à sa voisine, et voilà que la fameuse feuille, mon sésame, mon CPF à moi, mon petit numéro, mon Graal, dans un bruit de buse laser et de bruissement de feuille, sort, en caractères d’ébène sur la feuille immaculée : ça y est, je l’ai !

Epilogue : maintenant, il n’y a plus qu’à demander le téléphone pour la maison… Je me demande combien de temps et d’épisode il va me falloir… Entre les opérateurs, les promotions, les packs… Bon, je commence la semaine prochaine !

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